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CHATEAU QUITIS, Amay

Dans le courant du mois d’août, l’ASBL Communauté Historia a été avertie du projet de démolition d’un château d'inspiration Art Nouveau sur la commune d’Amay. Après quelques recherches, il s’est avéré que cette bâtisse fut, dans un premier temps, un véritable symbole de l’époque industrielle, propriété du maître briquetier, Julien Quitis.

Son jardin d’hiver Art Nouveau et ses matériaux de qualité nous ont poussés à émettre un avis négatif concernant cette démolition. Une nouvelle fois, nous ne pouvons être qu’interpellés concernant les motifs de cette démolition visant uniquement à déplacer un supermarché Lidl à quelques minutes. Dans ce dossier, plusieurs éléments nous semblent aberrants. D’une part, la Région wallonne a octroyé cette démolition alors que l’enquête publique et l’Observatoire du commerce pointaient du doigt cette atteinte patrimoniale.

DES AVIS SUR LA QUESTION PATRIMONIALE 
 

« L’Observatoire du commerce a analysé le projet sous le prisme commercial. Il remarque néanmoins que le projet implique la destruction d’un bâtiment de caractère et présentant des caractéristiques architecturales. Aucune explication n’a été fournie à cet égard que ce soit sur le statut du bâtiment ou la préoccupation des autorités locales de maintenir ce type de constructions. »D’ailleurs, interrogé, Jean-Louis Delaet, président de l’ASBL Patrimoine Industriel Wallonie Bruxelles, a souligné le manque considérable de sensibilité envers ce patrimoine du début du XXe siècle et la richesse de ce château art nouveau.

D’autre part, le professeur émérite et architecte Pablo Lhoas n’a pas hésité à indiquer dans le cadre de notre dossier que derrière cette démolition, ce qui lui semblait extrêmement préoccupant :

“c’est la pauvreté abyssale du nouveau projet de supermarché. Son implantation, celle du parking, son rapport au terrain, à la topographie, au contexte (bâti d’une part et non bâti de l’autre), ses matériaux, ses formes, son expression, le tout est tellement méprisant pour Amay que cela en devient révoltant.”

Sur le plan urbanistique, nous nous interrogeons sur les nombreuses dérogations octroyées. La demande s’écarte du schéma de développement communal relatif à la zone mixte résidentielle et tertiaire, en ce que les commerces qui y sont autorisés ne peuvent excéder une superficie de 400m² ; la superficie ici concernée est de ±2261m². La demande s’écarte également du guide communal d’urbanisme à plus d’une quinzaine de points. On se demande encore pourquoi établir des règles si les communes et régions peuvent y déroger d’une manière qui nous semble particulièrement excessive.

Pour ces raisons, l’ASBL Communauté Historia a introduit un recours au Conseil d’État pour faire annuler ce permis problématique pour les aspects évoqués. Il est grand temps de défendre la valeur de notre patrimoine, non seulement pour son importance historique, mais aussi pour la gestion des ressources, la qualité des bâtiments durables et locaux, et leur dialogue avec la culture d’Amay. Par ces motifs, nous interpellons le ministre de l’Économie, Pierre-Yves Jeholet, le ministre François Desquesnes et la Commune d’Amay pour leur manque d’opposition à cette démolition, alors qu’ils n’hésitaient pas à publier cette année sur leur page Facebook la richesse de ce patrimoine communal.

Le patrimoine n’est pas un MisterCash.

Le patrimoine wallon est rempli d’ouvrages et de culture qui ont su traverser les temps en témoins de culture, d’économie locale et d’écologie. Il s’agit maintenant de prendre en compte le territoire et d’arrêter de passer et d’enchaîner les dérogations.

Nous continuerons à attaquer au Conseil d’État les démolitions abusives qui dénigrent le bon sens.

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