Communiqué ASBL Communauté Historia - Eglise Lodelinsart
La saga continue pour l'église de Lodelinsart
Elle est aujourd’hui éventrée, à peine reconnaissable; l'église Sainte Marie de Lodelinsart était, rappelons-le, l’œuvre de l’architecte Riez. Elle était caractérisée par son clocher remarquable, une harmonie intérieure intéressante et un buffet d’orgue particulier en son genre. Après un long état d'abandon du bâtiment, la ville, propriétaire, avait pris l'initiative de la faire démolir.
Un arrêté fût pris par le bourgmestre qui clamait l'extrême urgence. L'échevin Xavier Desgain était aussi certain de lui. « Il y a un rapport disant bien que le bâtiment présente un grand risque pour la population ».
Mais finalement n'est ce pas trop facile d'attendre qu'un bâtiment tombe en ruine pour trouver un prétexte pour le raser ?
Pour l’échevin, c’était une priorité, le rapport contenant les preuves de l'extrême urgence était clair.
Le problème ? Le rapport (justifiant une extrême urgence) n'a jamais existé.
"Les travaux qui ont été entamés sur la base de l'ordonnance du bourgmestre ne sont pas justifiés par l'extrême urgence".
Annonçait le fonctionnaire délégué en juillet 2020.
Après avoir été interpellée par des citoyens du quartier, l'ASBL avait dépêché l'ensemble des services publics de la région wallonne dans le bâtiment. Un constat minutieux du personnel de l'AWAP et du SPW avait été réalisé. La ville n'avait pas voulu participer à cette réunion. Il fallut peu de temps aux agents du SPW, de l'AWAP pour poser de sérieux doutes sur les raisons justifiant l'extrême urgence.
Peu importe, il fallait rayer l'église Saint Marie du paysage. La ville se permit donc de passer au-dessus des lois et de l'avis de la région wallonne. Ainsi l'histoire s’était arrêtée dans un premier temps au PV constatant l'infraction urbanistique.
Après contact avec le cabinet du fonctionnaire délégué, celui-ci nous a annoncé qu'il avait reçu la réponse du procureur du roi.
"Le dossier est entre les mains du parquet qui envisage des poursuites pénales contre la ville de Charleroi. La décision sera tranchée dans les mois qui suivent.Les sanctions possibles pourront être la remise en état des lieux, la reconstruction à l'identique ou une sanction importante d'ordre financier. L'extrême urgence était non fondée. Le recours que la ville de Charleroi a introduit aura lieu le 15 septembre. Après ce droit de recourt, une nouvelle audience sera re-fixée ». Nous répondait le cabinet du fonctionnaire, le 18 août 2020.
Fin 2020, la ville de Charleroi a perdu au tribunal, le cabinet du fonctionnaire délégué penche sur la réalisation d'un parc sur l'emplacement de l'ancienne église.
L’urgence qui était invoquée par la Ville pour justifier l’arrêté du bourgmestre et la démolition n’existait pas selon le jugement. Puisque, dit le jugement, ça fait vingt ans que la Ville laisse ce bâtiment aller à l’abandon. Aujourd’hui, cette église a commencé à être mise par terre sans permis par la Ville qui en est propriétaire. Mais elle finira par terre, c’est évident. »
La proposition que je fais à la commune, conclut le fonctionnaire délégué de la Région Wallonne, c’est qu’en terme de compensation pour la destruction de l’église, on aménage cet espace en vrai espace public: un parc public dans le prolongement de la place. Un parc destiné à tous. Et si on invoque le fait que le terrain n’est pas désacralisé (ndlr: il garde un caractère sacré pour l’Eglise), je dirais à la Ville qu’ont peut y construire une petite chapelle ou une potale pour garder le côté sacré du terrain. Mais on n’en est pas là puisqu’on en est encore en période de procédure.
Outre le fait que la commune de Charleroi devrait apprendre à respecter sa culture, elle devrait d'abord apprendre à respecter ses citoyens. Nous ne pouvons tolérer en aucun cas une tel manque de considération pour la démocratie, le respect du citoyen et du patrimoine.
Un courrier au Pape a été envoyé par réclamer des sanctions également concernant le diocèse de Tournai.