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HOTEL DE VILLE, Fosses


L’ASBL Historia a introduit un recours en annulation devant le Conseil d’État contre le permis d’urbanisme autorisant la démolition partielle de l’ancien hôtel de ville de Fosses-la-Ville. Cet édifice emblématique, érigé en 1896 dans un style néo-traditionnel, est situé sur la place du marché, dans un périmètre d’intérêt culturel et classé avec son
kiosque.

ENTRE ILLEGALITES ET POLITIQUE DU PETIT COPAIN

Ce permis s’inscrit dans une stratégie globale de table rase, amorcée par la démolition illégale du kiosque à musique – déjà annulée par le Conseil d’État en 2022. Il constitue, selon les termes mêmes du recours, un acte de "violation manifeste, grave et répétée des prescriptions du CoDT", du décret Voirie, de la loi du 29 juillet 1991 sur la motivation, du décret climat, et du principe constitutionnel de bonne administration.

La requête, longue de plus de trente pages, dénonce un enchaînement d’irrégularités majeures.

L’association dénonce également une instrumentalisation manifeste de l’histoire : la Commune justifie la démolition par une prétendue restitution d’une halle médiévale… dont l’existence n’est attestée par aucun document ni trace.

L’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP) est formelle. Elle écrit :

“La référence à la typologie d’une halle médiévale […] ne peut être admise, car elle sert ici de prétexte pour effacer un bâtiment authentique au profit d’un dispositif contemporain sans rapport avec l’histoire réelle des lieux.”

Plus encore, l’AWaP accuse la Commune de manipuler l’histoire pour justifier un projet politique, et souligne que ce projet "s’inscrit aux antipodes de la valorisation du génie du lieu". La Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles a, elle aussi, rendu un avis strictement défavorable sans ambiguïté.

Le recours s’appuie également sur une jurisprudence claire : dans son arrêt du 9 août 2022 (n°254.319), le Conseil d’État avait annulé le permis de démolition du kiosque classé de Fosses-la-Ville dans des circonstances similaires.

Depuis, un autre arrêt (n°263.577 du 12 juin 2025) a confirmé que la protection du patrimoine existant prime sur toute stratégie d'effacement non motivée.

Face à cela, la Commune de Fosses-la-Ville s’obstine. Cette commune refuse de motiver ses choix, méprise les citoyens (114 riverains ont introduit des réclamations contre la démolition) –, écarte les avis scientifiques (Awap, CRMSF, experts, artisans) et ignore l’autorité des textes fondamentaux. Il ne s’agit plus ici d’une simple erreur de procédure :

« C’est le Collège communal qui semble s’assoir dans le contournement des règles, dans un but idéologique, au détriment de l’intérêt général et de la mémoire collective. »

Nous le disons fermement : ce permis est entaché d’illégalité sur tous les plans.

La Commune devra revoir sa copie, cesser de manipuler l’histoire, et enfin respecter le cadre légal. À Fosses-la-Ville, comme ailleurs, la table rase n’est plus une option. Démolir la Wallonie, c’est poursuivre un projet du siècle passé : autoritaire et illégal.

L’ancien hôtel de ville sera sauvé. Nous le garantirons par le respect des lois. Nous nous engageons à rétablir une politique digne de nos métiers, de notre culture et de ses enjeux. L’unanimité n’est ici clairement pas au rendez-vous : c’est la preuve qu’il est temps de revoir ce projet et de replacer l’intérêt général au cœur de chaque décision.

©Communauté Historia

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