Malgré l’enquête publique et les alertes répétées des autorités compétentes, le bien a finalement été démoli. À sa place s’élève désormais une construction contemporaine en béton, d’une brutalité architecturale qui défigure le quartier et rompt radicalement avec l’harmonie du bâti ancien environnant.

L’architecte en charge du projet a justifié cette intervention en affirmant que le bâtiment existant ne présentait « aucun intérêt architectural », sans avoir pris la peine d’en réaliser une étude préalable. Le dossier administratif, quant à lui, décrit l’immeuble comme insalubre, alors qu’aucune fiche d’état sanitaire n’a été établie et qu’aucune photographie de la maison elle-même ne figure dans les pièces officielles.

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Le projet repose sur l’argument classique de la « rupture avec l’ancien », souvent utilisé pour légitimer des démolitions injustifiées. Pourtant, le bâtiment appartenait à un ensemble esthétique homogène de la même période et son état structurel ne nécessitait nullement une destruction. L’auteur du projet est même allé jusqu’à représenter, sur ses élévations, l’ombre de la maison démolie en pointillé, comme pour suggérer fallacieusement une continuité : « Regardez, c’est la même chose ».

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Face à ces incohérences, l’ASBL Communauté Historia a marqué un avis négatif ferme à la démolition et s’est engagée à prendre toutes les mesures de protection nécessaires. Elle est soutenue dans cette démarche par les associations Patrivalia et Le Vieux Liège. Les motifs avancés pour la démolition apparaissent infondés, tandis que le dossier reste incomplet et incohérent. Quant au projet immobilier proposé, il n’est pas adapté au cadre urbain et patrimonial du quartier.

L’ASBL tient toutefois à rappeler sa position équilibrée : elle demeure favorable au développement de logements neufs à Liège, mais ce type de projet doit être pensé en tenant compte du bâti existant, du respect des riverains et de la mémoire patrimoniale. La conservation des façades principales et la récupération d’éléments intérieurs significatifs (cheminées, boiseries, ferronneries…) constituent un minimum nécessaire. À défaut, ces éléments devraient être évacués et sauvegardés.

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L’enquête publique a été clôturée fin novembre, et le dossier reste à ce jour en cours d’instruction. Historia et ses partenaires restent mobilisés afin d’obtenir des garanties en faveur d’une approche respectueuse du patrimoine et du cadre de vie liégeois